Les Baye Fall et les locks … une autre histoire, d’autres convictions méconnues et pourtant bien plus anciennes que le Rastafarism

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Les Baye Fall du Sénégal

Je suis pas un rasta, je suis un baye fall et je ne porte pas des dreadlocks, je porte des ndiagne.

Voilà ce que vous répondrait un Baye Fall du Sénégal qui, bien que portant des dreadlocks n’est pas un adepte du rastafarisme mais un musulman Mouride.

Cheikh Amadou Bamba et le mouridisme

Né en 1853 à Mbacké au Sénégal, Cheikh Amadou Bamba est avant tout un mystique qui a initié le mouridisme, « en utilisant des éléments du paganisme africain, du nationalisme wolof et du soufisme. La philosophie de se mouvement met l’accent sur une relation personnelle avec Dieu, qui est perçu comme un ami et un confident. Pour parvenir à une telle intimité, les adeptes se soumettent à un guide spirituel ».

C’est aussi un résistant, puisqu’il s’est opposé à la colonisation française.
Jouissant d’une audience de plus en plus large dans toutes les couches de la population, Amadou Bamba est arrêté puis exilé à plusieurs reprises. Le cheikh continue néanmoins à attirer de nombreux adeptes et sa popularité ne cesse de grandir.

Ces deux aspects – de chef religieux et de résistant – contribuent à faire d’Amadou Bamba l’un des personnages les plus importants de l’histoire du Sénégal.
De nombreuses légendes circulent à son sujet comme celle du lion affamé du jardin zoologique de Sor : « Ce jour, il fut enfermé avec un lion qui se montra aussi docile qu’un mouton ».

Ibrahima Fall et les Baye Fall

Si Amadou Bamba est le fondateur du mouridisme, Ibrahima Fall en est le bras séculier.
Après avoir étudié dans l’école coranique de son père puis auprès d’autres théologiens islamiques, Ibrahima Fall devient un érudit de l’Islam et passe ses journées dans le recueillement. Puis il fait une rencontre qui va changer sa vie : il rencontre le Cheikh Amadou Bamba. Il devient son disciple et bénéficie d’une dispense spéciale de la part du prophète :

« Au lieu de jeûner et de prier cinq fois par jour, il passa toute son existence à prendre soin de son guide* ».

L’histoire raconte que « Fall leva un jour les mains vers le visage de Bamba dans un geste de supplication et, en réponse, le patriarche cracha dans les paumes de son serviteur. Fall s’essuya les mains dans ses cheveux e fit le voeu de ne plus les laver jusqu’à sa mort. Enrobées de salive les mèches s’agglutinèrent pour former des ndiagnes* ».

Depuis, les Baye Fall suivent l’exemple d’Ibrahima Fall et portent des dreadlocks.

Une histoire déroutante

L’histoire d’Ibrahima Fall et des Baye Fall est dérouante pour qui a pris l’habitude d’associer dreadlocks et rastafarisme. On découvre qu’il existe d’autres histoires et d’autres traditions qui ont conduit au port de dreadlocks sans que cela n’ait rien à voir avec la Jamaïque.
Si vous portez des locks et si vous allez au Sénégal, attendez vous à ce qu’on vous parle des Baye Fall. Là Bas, certains sont aussi très intrigués par ces Jamaïcains qui portent des locks tout comme eux. Des sénégalais ont même été jusqu’à m’affirmer que Marcus Garvey s’était trompé lorque dans sa prophétie il avait annoncé un roi noir qui serait couronné en Ethiopie et qui mènerait le peuple noir à sa délivrance. Pour eux, il s’agissait ni plus ni moins de Cheikh Amadou Bamba, ce qui ferait des rastas des frères qui se seraient un peu trompés.

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